Les troupes de l'Atlantique
Les miliciens américains prennent Louisbourg
Légende: Fusiliers marins britanniques, années 1740
Vers 1740, Louisbourg, dont la population est alors de quelque 4 000 habitants, remplit excellemment la fonction pour laquelle on l'a fondée : c'est un grand port d'attache pour les flottes françaises, particulièrement pour la flotte de commerce. Le trafic maritime y est considérable. Quatrième en importance en Amérique du Nord, après les ports de Boston, de New York et de Philadelphie, il fait concurrence aux activités maritimes des colonies du sud et Boston se sent menacé.
En 1745, la forteresse est donc assiégée par une armée de miliciens de la Nouvelle-Angleterre, appuyée par la Royal Navy britannique. Un corps d'artillerie, sept régiments d'infanterie du Massachusetts, un du Connecticut et un autre du New Hampshire, trois compagnies du Rhode Island, participent au siège, appuyés par 800 soldats d'infanterie de la marine britannique. À leur tête se trouve un fils de la Nouvelle-Angleterre, William Pepperell. Du point de vue tactique, les Américains comptent sur leur connaissance des méthodes classiques de mener une guerre de siège à l'européenne pour faire tomber la forteresse. Ils dirigent l'attaque habilement et avec détermination. Du côté français, le moral de la garnison, qui garde un relent amer de la mutinerie de l'année précédente, n'est pas excellent. On résiste pourtant durant un mois et demi, du ler mai au 17 juin 1745, puis on capitule après une défense assez mal menée. Les troupes de l'île Royale obtiennent quand même les honneurs de la guerre et sont envoyées à Rochefort, en France. Ce succès surprend les Européens et la Nouvelle-Angleterre éclate de joie. Le parlement britannique rembourse les 185 000 livres dépensées pour financer l'expédition et le roi anoblit Pepperell qui devient le premier Américain à être créé baron. La prise de Louisbourg démontre surtout quelle puissance militaire peuvent atteindre les diverses colonies lorsqu'elles s'unissent.
Peu avant le siège de la forteresse, en 1745, on avait augmenté à 90 hommes chacune des deux compagnies de milice de la ville et on en avait levé environ neuf autres. Malgré leur ignorance des choses militaires - la majorité d'entre eux n'ayant jamais touché un fusil avant d'être mobilisés -, les miliciens de la ville se comportèrent honorablement durant le siège. La capitulation de Louisbourg engloba l'île Saint Jean, mais le lieutenant Duvivier parvint à repousser un débarquement anglais avec sa petite garnison d'un sergent et de 15 soldats, avant d'évacuer l'île pour se rendre à Québec.
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